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T. E. Lawrence, Stratège / Lucien Poirier


T. E. Lawrence, Stratège / Lucien Poirier


C’est un curieux texte que nous offre Lucien Poirier avec son « T. E. Lawrence, stratège »: ni biographie, ni étude académique froide et distanciée, le lecteur se trouve plutôt confronté à une analyse virtuose, aussi poétique qu’intellectuelle, de « l’homme en guerre » Lawrence, commandant atypique dont le style tranche si nettement avec celui de son époque et qui, pourtant, sut jouer le rôle si important que l’on sait dans la Révolte Arabe contre les Turcs.

Nous connaissons tous un peu de Lawrence d’Arabie, ne serait-ce qu’à travers le film éponyme ou, pour les plus courageux des lecteurs, via son monumental ouvrage « Les sept piliers de la Sagesse» : personnage complexe, changeant, ambigu, extrême, agaçant, mais aussi flamboyant,charismatique, attachant. Un homme de contradiction et un homme qui va se trouver plongé, sans qu’il y fut d’ailleurs prédisposé, à mener une forme de guerre elle-même atypique et encore tâtonnante, non enseignée dans les académies militaires européennes, au contact de ces peuples de l’Orient dont nous avions, et dont nous avons d’ailleurs encore toujours, du mal à pénétrer la psyché.

Car c’est de cela que nous parle Lucien Poirier dans son livre : la révélation d’un guerrier probablement unique dans son temps ; l’initiation itérative et dynamique à la guerre subversive ; enfin, la rencontre, pour ne pas dire le choc, entre l’homme Européen du début du 20e siècle et l’Orient.

D’entrée, Poirier confesse la fascination qu’il éprouva pour Lawrence dès son apprentissage à Saint-Cyr, vers la fin des années 30. Curieuse, voire même suspecte référence, du reste, et tellement à « contre-histoire », comme il le dit lui-même, car dénoncée comme trop poétique, trop romantique, trop individualiste lors même que le chef de guerre ne tire sa légitimité que par «délégation ».

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